Face à la guerre d’information, un récit démocratique commun

Et si les démocraties perdaient la guerre sans même livrer bataille ?

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La guerre de l’information à laquelle l’Europe fait face ne se joue pas seulement sur les réseaux sociaux ou dans les urnes, mais au cœur de nos imaginaires.

Y répondre exige que nous comprenions nos biais cognitifs partagés, les récits qui nous mobilisent, et l’urgence de reconstruire une “cartographie” faite d’individus et non d’utilisateurs.

Je retiens de l’analyse publiée par Xavier Bouvet, Emmanuel Rivière et Benoît Thieulin dans le magazine Le Grand Continent les points suivants :

La guerre de l’information n’a pas de frontière fixe

Il est futile de tenter de diviser nos espaces numérique entre vérité d’un côté et post-vérité de l’autre. La fragmentation de nos espaces est telle que la réalité des flux d’information est plus complexe tant au niveau d’une plateforme donnée (toutes les informations partagées sur X ne sont pas fausses) que de chaque individu (nous ne nous exprimons pas de la même manière ni avec la même rigueur sur LinkedIn ou sur Whatsapp).

Plutôt que de mener la bataille à l’échelle des “fake news”, il nous faut reconnaître l’importance des grand récits narratifs et jouer sur le temps long.

Pour gagner, utilisons les armes de notre temps

La réaction des pro-démocrates aux tentatives de désinformation individuelles est souvent trop ponctuelle et trop inspiré de campagnes marketing traditionnelles. Pour remporter la guerre de l’information, mieux vaut former des coalitions d’acteurs autour de récits structurants en évitant les sous-récits contradictoires.

Les canaux de distribution doivent aussi évoluer. Les réseaux sociaux n’étant plus les agoras publiques des années 2010, la mobilisation des citoyens doit se faire multiforme et utiliser les canaux de messagerie et les formats présentiels.

Enfin, l’intelligence artificielle n’est pas seulement facteur d’inquiétude. Elle peut être utilisée pour résumer, analyser et comprendre l’opinion, en utilisant plutôt les données de sondages et enquêtes qualitatives que les données issues des réseaux, qui offrent une grille de lecture pour leur utilisateurs mais non à l’échelle des individus.

A l’heure où beaucoup s’interrogent sur la résilience démocratique, sur les limites du fact-checking, ou sur la manière de retrouver un horizon narratif commun, l’analyse de Xavier Bouvet, Emmanuel Rivière et Benoît Thieulin donne les pistes d’un nouvelle forme de résistance.

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Florent Joly
Florent Joly

Written by Florent Joly

Exploring the intersection of technology and democracy.

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